La paroisse de Sfax date de 1841, elle fut autrefois très importante et constitua un quasi évêché. Elle était constituée au début d’immigrés maltais et italiens. Les anciens registres sont rédigés en italien.
L’église de cette époque, dédiée à Saint Pierre et Saint Paul, avait été construite face à Bab ed Diwan (la grande porte de la médina), mais elle fut détruite en 1943 par les bombardements anglais lors des combats très durs qui se déroulèrent sous ses murs entre l’Afrika Korps et l’armée alliée.Elle fut remplacée par une église très vaste, un peu plus loin, derrière le jardin Dakar, aujourd’hui salle de sport.
Après l'indépendance, le nombre des chrétiens diminua rapidement. Avec les accords entre Bourguiba et le Vatican, elle ne figure même pas au nombre des 6 églises qui avaient été reconnues officiellement. Cette église, devenue trop grande pour le petit nombre des chrétiens, fut cédée au gouvernement. Vous pouvez y voir encore les vitraux de St Pierre et St Paul qui ont été respectés. Les catholiques se réunirent pendant trente ans dans divers lieux aménagés, les derniers étant le temple protestant, lorsqu’il était inemployé et de même l'église grecque orthodoxe.
L’église a repris de l’importance, il y a quelques années, avec l'arrivée des étudiants africains. Nous sommes très reconnaissants à Mgr Maroun de nous avoir aménagé enfin une véritable église qui nous appartient au rez-de–chaussée de l'ancienne maison des sœurs de Saint Joseph de l’Apparition, route de Mahdia.
Depuis 2006 la paroisse est confiée à une équipe de Pères Blancs, l’un s’occupe de la paroisse, les autres travaillant dans les associations, tout en participant aux activités de la paroisse qui les concerne ; cela va de soi.
Actuellement la paroisse est constituée, en plus des Pères Blancs de trois équipes de religieuses ou laïcs engagés : Filles de la Charité, Petites Sœurs de Jésus (Père de Foucauld) et Communauté brésilienne Salam ; ensuite il reste 4 ou 5 anciens d’origine italienne ou maltaise, quelques femmes ou hommes mariés à des tunisiens ou tunisiennes, de temps à autres des techniciens, surtout du pétrole, venus pour quelques années et le groupe des étudiants africains qui peut atteindre certains jours la trentaine ; et il ne faut pas oublier tous ceux, dispersés de ci de là, que nous voyons très rarement, mais qui font quand même partie de la paroisse et avec lesquels nous avons quelques contacts.
Cela fait que, l’un dans l’autre, nous avons des messes très animées et une véritable vie paroissiale, très fraternelle puisque pratiquement tout le monde se connaît.
Tous ceux qui sont de passage pour une raison ou pour une autre sont invités à se joindre à nous et nous serons très heureux de les accueillir.
Paroisse et ceux qui souffrent
Dominique Tommy-Martin
Dominique Tommy-Martin
Pour la communauté chrétienne de Sfax la voie qui conduit à Dieu passe par le partage des souffrances humaines. Les associations avec les quelles des membres de la communauté ont un engagement ou au moins une relation amicale soutenue sont nombreuses sur Sfax.
6 commentaire(s):
J'aurais aimé, Paul, que tu fasses allusion à la vie de la paroisse après la fermeture de l'église (bâtiment) et à tout ce qui a été vécu avant votre arrivée (de 1964 à 2006). Il me semble que vous êtes arrivés et que vous oubliez l'héritage que vous avez reçu.
Joie et bonheur à votre communauté.
Lucien.
Bonjour à tous et Joyeuses Pâques,
Enfant français habitant Sfax entre 1965 et 1968, je n'ai jamais connu la grande église active mais sans doute déja dévolue à d'autres usages que le culte.
Je me souviens par contre d'une chapelle située dans la communauté des petites soeurs (habillées toutes en blanc et qui faisaient les piqures...) puis d'une vaste salle située dans une rue parallèle au port de pèche (quai de Haffouz),
J'allais à l'école chez les soeurs à St Joseph(Soeur Angèle, Soeur Reine, Soeur Marie-Dominique), route de Mahdia et le jeudi au cathéchisme dans le "jardin d'enfants" du centre ville, près de cette grande église déja desaffectée.
les Pères Ménassian, Macchi, Guillemot (un Breton de Quimper-Guezennec, un bourg des Côtes du Nord (devenues d'Armor..)près de chez moi) et un jeune homme connu sous le nom de "l'abbé Jean-Jacques" animaient les messes et le "bureau paroissial" situé au rez de chaussée de mon immeuble avenue H. Bourguiba face au marché central.
Le presbytère était un appartement situé non loin de là, au début de l'avenue qui menait à "Madagascar" et désormais aussi au bac de Kerkennah.
A Sfax, j'ai appris le cathéchisme et reçu ma première communion. Reparti vers la Bretagne juste avant la communion solennelle,ma préparation n'avait rien à envier à celle des petits bretons qui ne connaissaient alors que la messe chantée en Latin ..!!
J'étais alors loin des offices attrayants en en Français des pères sfaxiens et des parties "d' épervier" organisées à la récréation du cathé par l'Abbé Macchi, sans doute le prètre préféré des enfants de cette époque.
J'ai redécouvert la communauté par hazard un soir d'Aïd seghir, alors que j'étais invité chez une institutrice de l'école Jahwara, l'ancienne école des Soeurs, et qui m'avait donné rendez vous devant son école afin de me guider jusqu'à sa maison d'El Bustan.
Des religieuses, rencontrées sur le trottoir, m'ont informé de l'existance d'une chapelle désormais installée dans l'ancienne maison des soeurs et que l'office aurait lieu à 18H30 le soir même (c'était un samedi). J'y suis allé avec ma femme et j'y ai rencontré la communauté catholique sfaxienne d'il y a deux ans (septembre 2009).
J' y ai aussi revu avec beaucoup d'émotion et de plaisir, pour la première fois depuis plus de quarante ans, la "Grotte" de la Vierge Marie, dans l'angle de la cour où les soeurs nous amenaient prier durant le mois de Mai quand j'étais à l'école.
C'est avec joie que je vous rendrai à nouveau visite en septembre prochain 2011, alors que je reviendrai à Sfax pour le mariage de la fille de cette enseignante tunisienne.
D'ici là, Santé, joie et bonheur à tous et bonne continuation au chrétiens de Sfax,
André LE NAY
A André LE NAY : des photos de vous à cette époque et dans ces lieux... svp ! Ça fait tellement plaisir de lire votre témoignage, vous rendez l'Eglise de Tunisie, de Sfax encore plus vivante, vous la réssuscitez, vous l'ensoleillez.
Bonjour Eliane,
Content que mon témoignage vous ait plu.
Malheureusement, je ne dispose pas de photos de cette période chez moi. Il faudra que je demande à ma maman, qui en a conservé quelques une, en noir et blanc pour la plupart, puis que je les scanne..; Bref, il vafalloir patienter un peu...
Eliane, n'êtes vous pas l'une de ces religieuses rencontrée il y a deux ans à la sortie du Centre St Joseph ?
Je vous souhaite un bon dimanche et vous dit à Bientôt, en septembre..
Cordialement,
André LE NAY
Bonjour et merci André.
Ces photos vont être un vrai régal pour beaucoup à Sfax. Amitiés
Éliane
Je trouve par hasard ce site et je suis très émue de ce que je lis.
Ayant vécu à Sfax entre 1954 et 1958, j'ai connu la grande église qui est en photo. Maman avait peint de grandes jarres placées de chaque côté de l'autel et dans lesquelles on mettait de grandes palmes les jours de fête.
J'allais à l'école des sœurs de Saint Joseph, route de Mahdia. J'y ai connu sœur Angèle, sans doute la même personne dont vous parlez. Les autres sœurs étaient Sœur Odile, Sœur Bénigne, sœur Marie Ange, Sœur Marie des Anges, Sœur Jean de la Croix et Sœur Marie de lourdes qui enseignait le piano.
La supérieure s'appelait Mère Geneviève. Il y avait aussi une ancienne supérieure qui vivait là et a eu 100 ans en 1958. Moi aussi j'ai été accompagnée par toutes cette communauté lors de ma première communion.
Bien qu'anciens ces souvenirs sont très vivants et précis.
Je ne suis pas revenue en Tunisie depuis ce temps mais les photos que j'en ai vues montrent une école identique à celle de mes souvenirs.
Souvenirs d'une enfance heureuse et pleine de lumière !