Eglise Catholique de Sfax

Le blog de la paroisse de Sfax


Mon prochain, ce réfugié

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7 mai 2011
Publié par : Site International des Missionnaires d'Afrique
Le témoignage de Moïse Nacoulma

« Jusqu'à maintenant j'apporte les espoirs de ces personnes rencontrées et je demande au Seigneur de les protéger. »

Depuis que les immigrés sont à notre frontière d'avec la Lybie, j'ai toujours voulu y aller vu qu'une sœur de la paroisse et un confrère de la communauté y allaient de temps à autre. Ce désir allait se raviver puisque un jour pendant que j'étais au café avec un ami tunisien, ce dernier me demanda ce que je fais pour mes frères et sœurs réfugiés à la frontière… cet entretien avec cet ami tunisien fit que lorsque mon confrère Jonathan me proposa d'y aller je sautai sur l'occasion.


Le camp "Choucha" entre Ben Gardane et Ra's Ajdir. - Cliquez sur les elements en bleu.

C'est ainsi que nous arriverons au camp des réfugiés après avoir passé la nuit à Ben Garden. Le camp est immense et les premières impressions me firent penser tout de suite à une catastrophe humanitaire. Avant de commencer nos activités, nous prenons un temps pour prier. Le texte choisi parlait du bon samaritain. Je ne sais pas si c'est le hasard ou une inspiration mais je trouvais ce texte approprié et plus encore il me montrait ma mission avec les réfugiés. Oui ils ont besoin d'un prochain et non d'un prêtre ou d'un lévite. Etant donné que le HCR(Haut commissariat des réfugiés) s'occupait de tout, nous nous divisons en deux groupes et c'est ainsi que nous commencerons à visiter et à parler avec les réfugiés. Ils étaient prêts à nous accueillir sous leur tente allant même jusqu'à nous offrir du thé ou du lait, et ensuite à nous parler de leur expérience en Lybie, leur vie dans ce camp qui n'est pas du tout facile. Certains gardant espoir de rentrer chez eux, d'autres voulant aller en Europe parce qu'ils ont tout perdu ou parce que leurs pays sont instables et d'autres voulant même retourner en Lybie ou en Europe.

Le JCATiste Fulgence et le père blanc Moïse
On s'est senti impuissant face à ces doléances et à leurs problèmes de nourriture. On a seulement sympathisé avec eux, parlé avec eux, et resté avec eux pendant quelques temps. On a beaucoup marché dans le camp qui est très très vaste et on a parlé avec des gens de plusieurs nationalités. Naturellement pendant la prière du soir et même jusqu'à maintenant j'apporte les espoirs de ces personnes rencontrées et je demande au Seigneur de les protéger.

S'il y a une chose qui m'a marqué c'est le travail des humanitaires et des bénévoles sans oublier celui de l'armée Tunisienne. Certains ont gardé leur sourire et sympathisent avec les réfugiés malgré les conditions de vie et de climat qui sont difficiles.

Fulgence, Moïse, père Jonathan et Camilo
A la fin de ces deux jours d'expérience, mes sentiments étaient redevenus au contact de ces réfugiés, un sentiment d'espoir comme eux, espoir des lendemains meilleurs. Et c'est avec joie que j'y retournerai, mais vu qu'il y a de nombreux volontaires, je laisse aussi l'opportunité à d'autres personnes de vivre comme moi l'expérience d'un camp de transit de réfugiés de toutes nationalités au fin fond du désert tunisien.

1 commentaire(s):

Anonyme a dit…

Un témoignage riche et profond.
Éliane Vuarnet

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