Eglise Catholique de Sfax

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Une pensée d’un fils à son père

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22 juillet 2011
Une lettre de Trésor Nduakulu à son père

«Bien nombre des choses que le monde peut admirer de moi aujourd’hui viennent de ce que j’ai appris de toi pendant qu’on était ensemble. Le goût de la lettre et de la langue, l’ouverture aux autres, une vision positive de la vie, ne jamais désespérer tant qu’on est vivant, l’art de se débrouiller, le goût de la réussite dans la vie, l’importance d’être fréquenté et de fréquenter les autres...»

Je tenais à partager avec tous ce qu'ont été mes propos lors de la veillée de 19 juillet 2011 à l'hommage de mon père décédé le 12 juillet 2011. C'est en fait une lettre que j'ai rédigé pour lui rendre un dernier hommage.

Une chanson pour Trésor et sa famille :
Na pesi molimo nagai na Nkolo

Dans un silence teinté de tristesse, mes mains glissent un stylo sur une feuille de papier pour exprimer le plus profond de mon âme.

Longtemps ! Oui, bien longtemps ! J’ai eu plein de réserve à dévoiler mes profondeurs. Mais voilà ce que j’ai refusé de faire pendant un bon bout de temps vient d’être rompu.

Refuser de donner libre expression à mon intérieur, en ce moment, serait comme avaler de l’acide concentré. J’aurais voulu écrire encore une fois de ton vivant pour te faire plaisir mais hélas, c’est suite à ta disparition que cela s’est fait. Là où tu es, tu ne sauras plus m’entendre. Néanmoins, rédiger cette dernière lettre pour toi est un moyen de dégager mon cœur.

Une pensée pour toi de ma part revient à dire ce que tu étais pour moi.

J’ai eu la chance et la grâce d’être le plus proche de toi dès très petit. Et la science s’était ouverte à moi par cette occasion. Bien nombre des choses que le monde peut admirer de moi aujourd’hui viennent de ce que j’ai appris de toi pendant qu’on était ensemble. Le goût de la lettre et de la langue, l’ouverture aux autres, une vision positive de la vie, ne jamais désespérer tant qu’on est vivant, l’art de se débrouiller, le goût de la réussite dans la vie, l’importance d’être fréquenté et de fréquenter les autres, bien des choses sont à énumérer mais je ne saurai en aucun cas tout citer. Si je peux me permettre de me résumer, je dirai tout simplement que tu étais vraiment un père pour moi. Qu’il fasse sombre ou beau, qu’il pleuve ou qu’il grésille, tu n’as jamais failli à tes responsabilités de père. Il y a vraiment peu de choses que j’ai manqué de recevoir en réponse à mes demandes au près de toi. Tu as voulu à ce que mes désirs sains trouvent satisfaction et, tu n’as manqué, à ma connaissance, de réaliser toutes tes promesses.

Au près de toi je me suis toujours bien senti et mes oreilles étaient toujours attentives à tes dires à m’en endroit. Mes mérites ont toujours trouvé récompense au près de toi.

En grandissant, en s’approchant de l’âge adulte, tu m’as élevé pour faire de moi un collaborateur. Celui qui fût un fils tantôt envoyé par ici tantôt par là est devenu un proche à toi. A cet effet, tu m’as accordé un pouvoir décisionnel.

Mon grand respect pour toi n’était pas seulement parce que tu étais mon père mais aussi, parce que tu le méritais.

Tu as été une référence pour moi et tu le demeuras car même si tu n’es plus, ton histoire et tes œuvres resteront vivants dans nos souvenirs.

Même loin de toi, à plus de plus 6000 Km, tu as gardé cette place de référence et tu es demeuré un père responsable pour toute la famille.

T’ai-je caché quelque chose ? Peut être oui mais cela ne représente rien par rapport à ce que j’ai partagé avec toi.

J’aurai voulu être là au moment de tes maladies, de tes souffrances pour t’aider mais hélas, ça n’a pas été le cas.

J’aurai voulu te rendre visite pour te présenter mon diplôme que j’ai obtenu avec un bon score mais la terre des vivants est de fois très compliquée. Heureusement que tu es parti aujourd’hui comme il était le cas pour ceux d’avant toi et qu’il en sera pour nous dans le futur.

Je sais combien ça a été une souffrance pour toi de ne pas voir ton fils au moment où tu avais vraiment besoin de lui. Mais la vie en a décidé autrement.

Le mérite que tu m’as enseigné est resté valable que pour notre petit monde. La réalité de la vie sous d’autres cieux est bien plus complexe. Toutefois, il n’y a rien à te reprocher par rapport à ça car tout ce que tu avais de bon, tu les as transmis à tes enfants.

En se basant sur tout ce que tu as fait pour moi depuis ma naissance jusqu’à mon indépendance une question en émane, celle de savoir ce que j’ai fait pour lui. C’est une question difficile pour moi d’y répondre. Et je ne saurai pas m’y rattrapé car tu n’es plus en vie. Même cette lettre, tu ne sauras pas son contenu.

Chemin de tous les vivants au quel on s’en remettra à l’appréciation de Dieu, YAHVE, par rapport à nos vies sur terre. Tu viens de l’emprunter.

Que ton âme repose en paix et que YAHVE garde le restant de ta famille.

Un petit mot de la part d’un fils à son père pour lui rendre un dernier hommage.

Ce sont mes dernières salutations.
Sfax/Tunisie, le 12/07/2011
Nduakulu Somo Kiakanda Trésor

1 commentaire(s):

Anonyme a dit…

On dit que "les garçons ne savent pas parler", eh bien c'est faux. Ils ne parlent pas souvent mais quand ils s'y mettent ça vaut le coup. Bien joli témoignage, très émouvant. La transmission d'aussi belles qualités sera assurée j'en suis sûre.
Éliane Vuarnet

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