Eglise Catholique de Sfax

Le blog de la paroisse de Sfax


La polémique autour du film de Mel Gibson

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Les juifs américains veulent entendre Rome sur « La Passion du Christ »

En voyage à Rome, le directeur de la Ligue anti diffamation, un groupe de vigilance américain contre l'antisémitisme, a souhaité parler avec des responsables du Vatican à propos du film La Passion du Christ (lire La Croix du 18 février). Abraham Foxman a rencontré lundi Mgr John Foley, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, pour lui faire part de son souci vis-à-vis d'un film qui contredirait l'enseignement de Vatican II sur le judaïsme. « Je n'ai vu aucun antisémitisme dans ce film », a déclaré l'archevêque. Abraham Foxman devait rencontrer hier un responsable de la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme.
La Croix du 19/02/2004



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Les juifs américains veulent entendre Rome sur « La Passion du Christ »
La Croix du 19/02/2004
Le Pape n'a pas porté de jugement sur « La Passion » de Mel Gibson
La Croix du 21/01/2004
« Les juifs sont dépeints de manière sinistre »

« Un film ne réussit jamais complètement à rendre compte du Jésus des évangiles »
27/02/2004
La “Passion” de Mel Gibson dénonce l’oppression et la violence
Zenit, 22/01/2004
Jean-Paul II: il a vu le film de Mel Gibson sur la Passion du Christ
22/01/2004
Le grand rabbin de Rome dénonce "la Passion du Christ"
La Croix du 12/03/2004
Rejet de la demande d'interdiction de "La Passion du Christ"
La Croix du 30/03/2004



Le Pape n'a pas porté de jugement sur « La Passion » de Mel Gibson

Jean-Paul II n'a porté aucun jugement sur le film de Mel Gibson, La Passion du Christ, qu'il a vu dans son appartement début décembre avec son secrétaire Mgr Dziwisz. Ce dernier l'a confirmé à l'agence américaine CNS, alors que les producteurs du film avaient prétendu, notamment sur Internet, que le Pape avait réagi positivement en disant : « Ce film raconte ce qui a été » (voir La Croix du 23 déc. 2003). « Ce n'est pas vrai, a déclaré Mgr Dziwisz, il ne fait aucun jugement sur l'art de cette sorte, il laisse cela aux experts. » Un commentaire d'ailleurs emprunté à Jean-Paul II, qui avait prononcé le même devant le cinéaste polonais Kawalerowicz venu lui présenter son Quo Vadis en août 2001.
La Croix du 21/01/2004
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« Les juifs sont dépeints de manière sinistre »

Rabbin Gary Bretton-Granatoor, membre de la Ligue anti-diffamation
« Je suis triste parce que ce film contient des images et des paroles qui, sans ambiguïté, pointent du doigt le peuple juif. Je pense que la grande majorité des chrétiens va voir dans ce film un homme qui meurt pour leurs péchés. Mais il y aura une frange qui, faute de repères, sera tentée de renouer avec une rhétorique antisémite. J'ai peur qu'une fois le film sorti en DVD et traduit en polonais, en arabe... on assiste à un regain important d'antisémitisme à l'étranger. Je peux comprendre qu'un chrétien soit mû par ce film, très graphique et très impressionnant. Mais en tant que juif, je ne peux pas échapper à mon histoire et mettre entre parenthèses ce que ce genre d'images peut alimenter. »

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« Un film ne réussit jamais complètement à rendre compte du Jésus des évangiles »

Interview : P. Lloyd Baugh, Jésuite, professeur à l'Université grégorienne à Rome, spécialiste des rapports entre théologie et cinéma.

- Vous avez pu voir le film de Mel Gibson. Pour vous, si ce film n'est pas antisémite, il est néanmoins critiquable. Que lui reprochez-vous ?
- P. Lloyd Baugh : Quand le public voit Jésus au cinéma, il ne lui faut que quelques minutes pour qu'il l'accepte comme le Jésus de l'Évangile (...) oubliant qu'il s'agit du fruit de l'expérience catholique très traditionnelle de Mel Gibson.

- Selon vous, qui a le mieux réussi cette adaptation ?
- À mes yeux, c'est Pasolini avec L'Évangile selon Saint Matthieu. Il est vrai que, quand le film est sorti en 1964, il a été très critiqué par l'Église : un film sur Jésus réalisé par un communiste homosexuel, c'était impensable ! Mais, au moment du Jubilé, quand le Vatican a publié une liste de films « recommandés », le seul film sur Jésus était celui de Pasolini... Bien sûr, il n'est pas parfait : mais c'est le plus proche des évangiles.
Paru le: vendredi 27/02/2004
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La “Passion” de Mel Gibson dénonce l’oppression et la violence

Un bibliste confie ses impressions - positives - après la projection du film

Zenit : Père Rosica, vous êtes président-directeur général de la première télévision nationale catholique canadienne et de la Fondation catholique “Sel et Lumière média”. Juste avant Noël vous avez été invité à la projection intégrale du film de Mel Gibson “The Passion”. En tant que bibliste, vous avez représenté la conférence épiscopale du Canada pendant près de vingt ans à la commission nationale canadienne pour les relations avec le judaïsme. Vous avez vécu, étudié, et enseigné en Terre Sainte, à l’Ecole biblique et archéologique française et à l’Université hébraïque de Jérusalem. Vous étiez, plus récemment, le directeur national de la Journée mondiale de la jeunesse de Toronto en 2002 dont le cour a été une magnifique méditation du Chemin de Croix dans les rues de cette Ville moderne. C’est donc de l’intérieur que vous avez pu assister à la projection du film: que pensez-vous de la réalisation de Mel Gibson ?

P. Rosica : J’ai rarement quitté un théâtre ou une salle de cinéma avec un aussi fort désir de prier et de rester en silence. C’est ce que j’ai ressenti ce matin-là en revenant dans nos bureaux. ‘The Passion” est une présentation profondément émouvante des dernières heures de la vie de Jésus. Ce n’est certainement pas un film pour les enfants. Mais je recommande à tous ceux qui sont engagés dans un ministère pastoral, aux professeurs et étudiants biblistes, et aux chrétiens adultes de voir le film. Si Gibson se proposait de permettre aux gens de s’approcher du Christ grâce à ce film, il a atteint son objectif. Si Gibson voulait permettre aux gens de faire l’expérience d’une conversion du cour au message non-violent de la Croix, là aussi, c’est réussi.

Zenit : A quoi attribuez-vous l’émoi et l’opposition suscités par le film de Gibson ?

A l’ignorance, une obsession d’être “politiquement correct”, une pauvre compréhension des vraies relations interreligieuses, et un refus de se confronter aux faits bruts et à la nature ambiguë du procès et de l’exécution de Jésus. Je dois aussi admettre que les Chrétiens et les Juifs qui n’ont pas une connaissance adulte des Ecritures et promeuvent un faux irénisme et l’ignorance de l’histoire, n’aident pas à construire des ponts ni à réparer les ravages réels de l’antisémitisme qui est encore vivant dans le monde.

Zenit : En tant que profondément engagé dans le dialogue entre Juifs et Chrétiens pendant de nombreuses années, pensez-vous que le film soit antisémite ou anti-juif ?

P. Rosica: Non. Il n’est pas du tout antisémite ni anti-juif. Le film n’exagère ni ne diminue le rôle des autorités juives et des procédures légales dans la condamnation de Jésus. Sans aucun doute, la figure de Caïphe, le grand prêtre juif est celle d’un méchant Mais il est très important de réaliser que Caïphe, dans les Ecritures, représente le régime de l’époque et non pas les Juifs.

Le film devrait servir de tremplin pour approfondir notre connaissance des Ecritures, notre amour de Jésus Christ, notre compréhension de la réconciliation historique entre Chrétiens et Juifs, spécialement depuis Vatican II, et sous le pontificat du pape Jean-Paul II, dans une analyse des vraies causes de l’antisémitisme, et de sa réapparition dans le monde d’aujourd’hui.

C’est très dommage que de nombreuses voix, de l’intérieur de l’Eglise, sans parler des autres, ont déjà condamné le film avant de l’avoir vu, sous prétexte qu’il serait antisémite ou anti-juif. Si le film fait quelque chose c’est forcer même le spectateur le plus éloigné et le plus blase à approfondir son intelligence de l’histoire de la passion et de la mort de Jésus.

Des Juifs et des Romains de l’époque ont été impliqués dans la condamnation, le procès et l’exécution de Jésus. C’est un fait historique. Qui chercherait à réécrire l’histoire ou réécrire les récits évangéliques des souffrances et de la mort de Jésus serait infidèle à l’histoire et malhonnête de vouloir appliquer les leçons du passé aux situations présentes. Est-ce que ce n’est pas finalement là la vraie question posée par le film: jusqu’à quel point un bon nombre d’autorités politiques et religieuses ont-elles, au cours de l’histoire, persécuté des individus ayant des idées révolutionnaires? Les récits évangéliques de la Passion rapportent comment les péchés de toutes les personnes du temps de Jésus ont conspiré pour arriver à la passion et à la mort du Christ, et ils suggèrent ainsi cette vérité fondamentale que nous sommes tous à blâmer. Leurs péchés et nos péchés ont conduit Jésus sur la Croix, et il accepte de les porter tous.

J’ai lu quelque part que l’actrice juive Maia Morgenstem, qui interprète magistralement le rôle de Marie, estime que ‘The Passion” combat l’oppression et la violence. “Le film traite, dit-elle, de ce que c’est que de laisser les gens dire ouvertement de ce qu’ils pensent et croient Il dénonce la folie de la violence et de la cruauté, qui, si on ne la contrôle pas, peut se répandre comme une maladie”.
Jeudi 22 janvier 2004
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Jean-Paul II: il a vu le film de Mel Gibson sur la Passion du Christ

M. Joaquin Navarro Valls, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, l’a confirmé ce jeudi.

Il confiait aux journalistes: “Après m’être entretenu avec Mgr Stanisias Dziwisz, son secrétaire personnel, je suis en mesure de confirmer que le Saint-Père a vu le film “The Passion of the Christ”, transposition artistique de l’événement historique constitué par la Passion de Jésus tel que l’Evangile le rapporte.

Mais nous m’en saurons pas davantage de l’appréciation de Jean-Paul Il car, comme le précisait M. Navarro Vaîls: “Traditionnellement, le pape n’exprime pas de jugements publics sur des créations artistiques, ce type de jugement restant du domaine des évaluations esthétiques”.

Remarquons que le film s’adresse à un public adulte, à l’exclusion des enfants que le réalisme de la représentation de la Passion pourrait bouleverser.

Le film est réalisé à partir de la lettre de l’Evangile, mais en tenant compte des indications laissées par la servante de Dieu et mystique allemande Anne Catherine Emmerich qui sera prochainement béatifiée, un miracle dû à son intercession ayant été authentifié.

Une campagne de presse laissait entendre que le film avait des relents d’antisémitisme, mais des personnalités comme le cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le Clergé, le père Augustine di Noia, sous-secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ou des biblistes comme le canadien Thornas Rosica, lui-même naguère engagé au nom de la conférence épiscopale dans le dialogue avec le judaïsme. Ayant eu l’occasion de voir le film, ils l’ont dédouané de tout soupçon à cet égard.
CITE DU VATICAN, Jeudi 22 janvier 2004
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Le grand rabbin de Rome dénonce "la Passion du Christ"

Après une projection privée du film de Mal Gibson, La Passion du Christ (sortie en France le 31 mars, le 7 avril en Italie), le grand rabbin de Rome, Riccardo di Segnis, estime que ce film "est une représentation qui fait obstacle au dialogue, qui évoque l'hostilité, relance l'accusation traditionnelle du déicide - le pouvoir romain s'abstient, la décision revient aux prêtres juifs." Il s'agit donc pour lui d'un "défi à l'Eglise, à la nouvelle sensibilité née du Concile Vatican II". Joaquin Navarro Valls, directeur de la salle de presse, a répondu : "Il n'y a rien d'antisémite (dans ce film)", et "il est raisonnable de penser qu'il n'y aura aucune prise de position et de distance" de la part du Saint-Siège ?.
La Croix du 12/03/2004
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Rejet de la demande d'interdiction de "La Passion du Christ"

Saisi par les trois frères Benlolo disant agir en tant que juifs, le tribunal de grande instance de Paris a rejeté lundi leur demande d'interdiction de diffusion en France, à partir de demain mercredi, du film de Mel Gibson La Passion du Christ. Le tribunal a considéré que le trouble invoqué par les trois plaignants, qui estiment l'œuvre "antisémite" n'était pas établi. "Faire de la mort de Jésus la motivation majeure de l'antisémitisme ayant conduit aux persécutions séculaires commises contre les juifs procèderait d'une vision étroite, voire simpliste du film", a déclaré notamment le juge des référés.
La Croix du 30 mars 2004

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