Eglise Catholique de Sfax

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Jésus : homme plus que tout homme

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La liberté de Jésus est donc un mystère que nous avons de la difficulté à comprendre

Le 27 juin 2010
13ème dimanche du Temps Ordinaire - Année C
Frères et sœurs,

Avez-vous prêté attention à la façon dont Luc introduit cette nouvelle section de son Évangile ? « Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem ». Ces mots avec courage sont très importants car ils nous disent beaucoup de choses sur la personne de Jésus et nous invitent à l’aimer davantage. En effet nous avons souvent une tendance docétiste pour expliquer la pensée de Jésus. Les docètes sont des gens qui disent que Jésus n’était pas vraiment un homme, c’était une émanation de Dieu et il faisait semblant de se conduire comme un homme. Et nous, nous avons tendance à dire : « Oh, ce n’était pas bien difficile à Jésus de marcher vers Jérusalem même s’il savait que c’était pour y mourir. Comme il était fils de Dieu, il avait toute facilité pour marcher vers sa mort et accomplir la volonté du Père. »

Or ce n’est pas ainsi que Luc nous présente Jésus. Il nous présente un homme véritable qui, il est vrai, sait qu’il va mourir de façon atroce à Jérusalem. Il le sait tout autant par révélation de l’Esprit que par l’interprétation des signes du moment. D’ailleurs les apôtres savent aussi que Jésus risque sa vie en allant à Jérusalem, à un autre endroit, dans l’évangile de Marc, Pierre essaye de le détourner de sa mission, mais, chez St Jean, devant sa détermination Thomas dit : « Allons, nous aussi à Jérusalem et mourons avec lui. »

Donc, parce qu’il est homme mais aussi fils de Dieu, habité par l’Esprit, Jésus sait mieux que quiconque ce que représente la mort à Jérusalem où seuls les romains ont le droit de condamner à mort, or le supplice des romains c’est la croix et la croix est ce qu’il y a de plus horrible. Jésus sait parfaitement tout cela. En conséquence personne plus que Jésus n’a pu éprouver la terrible angoisse qui a dû l’étreindre à ce moment-là. Personne plus que Jésus n’a dû faire preuve d’un courage aussi immense pour marcher dans ces conditions vers sa mort. Voilà pourquoi Luc nous dit que comme approchait le temps où il allait être enlevé de ce monde Jésus prit avec courage la route vers Jérusalem.

Aujourd’hui cette détermination de Jésus à accomplir envers et contre tout la volonté du Père fait naître en nous des sentiments de grande reconnaissance, car nous savons que c’est par amour pour nous qu’il l’a fait. Plus nous comprenons que Jésus a dû faire preuve d’un courage qu’aucun autre homme en ce monde ne pourra jamais égaler, plus notre ferveur et nos élans d’amour pour lui se font pressants. Laissons notre cœur devenir tout brûlant quand nous sondons la grandeur et la profondeur de ces sentiments du cœur de Jésus à notre égard.

Mais la lecture du passage de l’épître aux Galates que nous avons entendu nous invite à un autre sujet de réflexion à propos de la liberté de Jésus. En effet Paul nous dit que nous avons été appelés à la liberté, une liberté contre l’esclavage de notre égoïsme, une liberté contre le carcan du légalisme, mais cette liberté c’est Jésus qui nous l’a acquise en étant lui-même l’homme le plus libre qui soit. Si Jésus prend la route avec courage c’est parce que c’est en toute liberté qu’il le fait. S’il n’y avait pas eu cette liberté il n’y aurait eu aucun mérite. Sa maîtrise face à cette liberté suprême le fait homme plus que tout homme. Il est l’homme le plus accompli, l’homme le plus parfait qui soit, loin d’être un éon faisant semblant d’être homme, il est homme plus que quiconque. C’est cela l’incarnation.

Rappelez-vous ce que je vous ai dit le premier dimanche du carême, à savoir comment Jésus avait dû résister une très grande tentation de la part du diable pour pouvoir jouir d’une liberté de conquête qui soit la plus grande qui puisse jamais exister. Nous, nous devons conquérir notre liberté contre notre entourage, c’est la crise de l’adolescence, mais aussi contre l’esclavage de nos aliénations intérieures, c’est la lutte contre le péché. Jésus, étant parfait, n’avait pas à conquérir sa liberté contre l’esclavage du péché, mais il avait à la conquérir contre les tentations du diable. Or ici la tentation était de se dire qu’il ne fallait pas aller à Jérusalem puisque qu’il savait qu’il allait y mourir dans des conditions atroces. Il a donc fallu à Jésus un courage plus qu’ordinaire pour prendre résolument cette route vers la mort.

La liberté de Jésus est donc un mystère que nous avons de la difficulté à comprendre, mais elle fait partie du mystère de l’incarnation. Et quand on sait que la liberté est à la base du véritable amour, nous mesurons l’immensité de l’amour de Jésus pour nous à l’aune de la très grande liberté qu’il a acquise et du courage qu’il a eu pour vaincre la tentation et faire envers et contre tout ce qu’il a fait pour nous comme le Père le lui a demandé.

En conséquence aimons Jésus d’un grand amour et pour cela faisons nôtre le conseil de St Paul qui nous demande d’acquérir une grande liberté en étant vainqueur de Satan, de notre égoïsme et de toutes les formes que peut prendre l’esclavage du péché.

Amen.

Père Paul Marioge,
Missionnaire d'Afrique

1 commentaire(s):

Anonyme a dit…

Merci, Paul.

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