Eglise Catholique de Sfax

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L'arabe, une langue sacrée?

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Diffusé le 12 avril 2011

Pour les musulmans, l’arabe classique est la langue sacrée de l’islam. Un débat linguistique est en cours, dans lequel divers auteurs affirment que c’est le Coran qui est « sacré » et non la langue arabe.


Pour les musulmans, l’arabe classique est la langue sacrée de l’islam. Car, le Coran aurait été révélé au prophète Mahomet par Dieu à travers l’archange Gabriel, en arabe classique, morceau par morceau, dans un arc de temps de 21 ou 22 ans et sous forme définitive.

Cet aspect a produit, au fil de l’histoire, un passage de la langue du Coran, comme expression de l’intelligence divine, et donc « intouchable », inimitable et intraduisible, à la langue arabe comme expression de la perfection.

Savoir comment on est arrivé à cette identification est ce que recherche Nadia Anghelescuis, professeur à l’université de Bucarest, en Roumanie, qui, le 24 mars dernier, a tenu à l’Institut Pontifical d’Etudes arabes et d’islamologie (PISAI) de Rome, une conférence intitulée : « les philologues arabes anciens face à la langue ‘sacrée’ ». La rencontre entrait dans le cadre d’un cycle de conférences voulu par le PISAI pour promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux entre chrétiens et musulmans.

Experte en linguistique et culture arabe, madame Anghelescuis, a déclaré que les auteurs arabes anciens étaient convaincus que c’étaient les grammairiens qui avaient fait de la langue arabe une langue littéraire, ou mieux, avaient contribué à lui donner la forme qui a ensuite été transmise jusqu’à nos jours. On a ainsi cru que leur grammaire reflétait la langue du Coran, qui était enseignée et que l’on continue d’enseigner aujourd’hui à l’intérieur et en dehors du monde arabe.

Par la suite, les écrivains ont rendu cette langue plus maniable et capable d’exprimer les exigences liées aux mutations des contextes sociaux. Faisaient partie de ces écrivains, a ajouté l’experte, ces philologues qui ont contribué en partie à la constitution d’un langage intellectuel et qui reconnaissaient dans la langue arabe la présence de la divinité.

Aujourd’hui, a-t-elle toutefois expliqué, un débat linguistique est en cours, dans lequel sont impliqués divers auteurs qui voudraient une « déconsécration » de l’arabe littéraire, affirmant que c’est le Coran qui est « sacré » et non la langue arabe.

Par ailleurs, dans tant de régions du monde musulman, « non arabe », les critiques contre l’« ethnicisation de l’islam » se multiplient, partant de l’idée qu’il n’existe pas de « langue sacrée » en soi et que l’arabe est simplement un véhicule de la parole sacrée.

1 commentaire(s):

Éliane a dit…

"Pour les musulmans, l’arabe classique est la langue sacrée de l’islam. Car, le Coran aurait été révélé au prophète Mahomet par Dieu à travers l’archange Gabriel, en arabe classique, morceau par morceau, dans un arc de temps de 21 ou 22 ans et sous forme définitive.
Cet aspect a produit, au fil de l’histoire, un passage de la langue du Coran, comme expression de l’intelligence divine, et donc « intouchable », inimitable et intraduisible, à la langue arabe comme expression de la perfection.
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... reste à expliquer pourquoi les musulmans n'ont pas respecter l'interdiction de traduire le Coran qu'ils déclarent eux-même intouchable ! Et que les musulmans s'approprient la langue arabe des chrétiens bien avant eux est inadmissible et intolérable.

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