Humilité et la richesse de la différence

^{24 octobre 2010
30ème Dimanche du Temps Ordinaire}

Nous croyons tous que la différence est une richesse. Dieu nous a créé différents. Nous venons de différentes cultures. Nous parlons des langues différentes. Nous avons des caractères et des opinions différents. La différence ne devrait pas nous empêcher de vivre ensemble. Mais, à cause du péché, la différence perd souvent sa richesse et devient source de guerres et de divisions dans le monde. Mais qu’est-ce qui fait que les hommes ne profitent pas de la richesse de la différence ? Que doivent-ils faire pour profiter de cette richesse ?

Nous pouvons trouver plusieurs raisons à cela. Mais Jésus, dans l’évangile d’aujourd’hui nous donne l’une des raisons. Dans la parabole que Jésus nous donne, le pharisien dit : « Je ne suis pas comme les autres… je ne suis pas comme ce publicain » Cela veut dire que le pharisien se considère meilleur par rapport aux autres. En se comparant aux autres, il se voit meilleur. Il est, certes, différent des autres mais la façon de se voir par rapport aux autres l’éloigne des autres. La différence qui devrait être une richesse pour lui, le sépare des autres parce qu’il se considère supérieur aux autres. C’est le péché de l’orgueil. Nous voyons par là que la différence perd sa richesse à cause du péché de l’orgueil. L’attitude du publicain, peut nous aider à profiter de la richesse de la différence. Au lieu de se comparer aux autres, le publicain se présente devant Dieu dans l’humilité. Il a des qualités. Mais devant Dieu, il voit apparaître sa misère, son état de pécheur. C’est seulement ainsi qu’il peut bénéficier de la richesse de la différence. C’est dans l’humilité. C’est à cause de cette humilité que le publicain est considéré par Dieu comme un homme juste. Et cela nous aide à comprendre ce que dit le sage dans la première lecture : « Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé » Dans ce texte, le mot pauvre a le sens de l’humilité. Dieu écoute la prière de celui qui est humble.

Aujourd’hui dans cette messe, nous accueillons des nouveaux parmi nous. Tous ceux et celles qui sont venus en Tunisie pour la première fois ou bien qui sont à Sfax et dans notre paroisse pour la première fois. Ils nous apportent leurs richesses. Nous qui nous présentons comme des anciens, nous avons aussi des richesses qui nous aident à aider les nouveaux. Anciens et nouveaux nous devons nous présenter devant Dieu avec humilité si nous voulons que nos différences nous aident à bâtir une meilleure paroisse. Nous ne devons pas vivre dans l’orgueil en disant, par exemple : « Nous les anciens nous avons de l’expérience, nous sommes les meilleurs. Les nouveaux n’ont rien à nous enseigner. » Les nouveaux ne doivent pas dire : « Nous, nous sommes les meilleurs parce que nous apportons la nouveauté à cette paroisse. » Nous devons plutôt nous présenter devant Dieu avec nos différences qui sont des richesses et c’est Dieu, lui-même qui permettra que nos différences deviennent des sources d’unité, de développement et d’entente. Nous devons éviter la fausse humilité qui est celle de dire que nous ne pouvons rien apporter. Nous devons donc éviter les deux extrêmes : de dire que nous sommes meilleurs par rapports aux autres ou bien de dire que nous ne pouvons rien apporter aux autres.

Que le Seigneur nous aide à grandir dans la vraie humilité. Prions pour que la différence de culture, de langue, de caractère, d’opinion… soit considérée comme la source de l’unité et de développement et non la source de divisions.

Benoît Mwana Nyembo
père blanc