Eglise Catholique de Sfax

Le blog de la paroisse de Sfax


Lettre à un jeune chrétien d’Afrique

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Cher ami,

J’ai vraiment pensé t’écrire cette lettre parce que je n’arrive plus vraiment à te comprendre. Tu m’as dit que notre époque est passée maintenant c’est votre époque. C’est comme si tu me demandes de te laisser tranquille. N’ai-je plus un mot à te dire ? Je pouvais me taire et te laisser tranquille mais tellement je t’aime que je ne peux t’abandonner. Je veux dire comme saint Paul : « malheur à moi si je n’annonce l’évangile. » Je voudrai te dire seulement trois mots :


On dirait que tu n’as plus de modèle à suivre. Tu es désorienté. Avant, tu suivais l’exemple de tes ancêtres qui avaient vécu selon les valeurs humaines. Aujourd’hui, tu les trouves démodées ou dépassées. Est-ce que tu te rappelles encore des proverbes, des contes de sagesses de ton grand père. Est-ce que tu te rappelles des conseils que te prodiguais ta grand-mère ? « Non, dis-tu, laissez-nous tranquille avec vos contes et vos histoires. » Je t’avoue que dans ses contes, ces histoires, ces proverbes, se cache une sagesse pour guider ta vie vers le vrai bonheur. Avant, tu suivais l’exemple des saints, l’exemple des martyrs. Tu voulais devenir comme eux, saint. Peut-être tu t’es découragé. Peux être tu as perdu la confiance en Dieu qui peux t’aider à lutter contre tes faiblesses. Peut-être tu as d’autres modèles : un acteur de cinéma, un footballeur, un musicien… Tu te sens plus attiré par eux que par Jésus-Christ ou par les personnages de l’Evangile. Si au moins, ils te donnaient toujours un bon exemple, je pourrais te conseiller de suivre toujours leur exemple. Avant, tu faisais un bon choix de tes lectures aujourd’hui c’est les médias qui font le choix pour toi. En particulier, l’Internet te fournit des milliards d’informations que tu n’arrives plus à gérer. Je crains vraiment pour toi. Je ne sais plus où tu vas.

Je sais, je t’ai trop jugé. J’aimerais te faire quand même des éloges car je sais que tu es en recherche. Tu ne sais plus qui tu es. Tu suis souvent plusieurs chemins, et dans chaque chemin tu choisis ce qui t’intéresse et ainsi tu te formes une personnalité hybride. Je ne sais pas si tu es devenu un extraterrestre. Je te vois à l’Eglise, je te vois chez les prostituées, je te vois enseignant la parole, je te voix vivant dans la malhonnêteté… On dirait que tu choisis ce qui va selon ton intérêt même si cela est contre ta foi. Je suis content de savoir que tu fais des efforts pour réfléchir sur ta façon de vivre ta foi aujourd’hui et je sais que tu te remets en question. Mais la société dans laquelle tu vis, veut que tu demeures toujours aveugle pour qu’elle profite de toi. Je suis content de voir que tu te rends compte qu’on se joue de toi et tu ne veux plus vivre dans le mensonge. Tu te débats pour suivre une voie qui te permette de vivre en homme honnête et à préparer l’avenir. Tu te rends compte que l’avenir du monde et en particulier l’avenir de l’Afrique dépend de tes choix d’aujourd’hui. Je me réjouis de voir que tu cherches à découvrir les raisons économiques, politiques et sociales qui t’on rendu parfois malhonnête ou cherchant ton intérêt personnel. Je suis ravi de voir que souvent tu frappes à la bonne porte pour demander conseil et surtout de te voir scruter les écritures pour vivre selon la volonté de Dieu.

Mon ami, quel modèle veux tu suivre aujourd’hui ? Celui de tes saints ancêtres, celui des saints que l’Eglise te propose, celui de Jésus-Christ ? Ou bien tu veux suivre les modèles de ce monde voué à disparaître ? C’est à toi de réfléchir. Tout est permis, nous dis saint Paul, mais tout n’est pas profitable. C’est à toi de voir.

Benoît M. Nymebo
père blanc

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